Jour 6/11 : Qualité et pas quantité

 
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Privilégier la qualité plutôt que la quantité. Cette phrase vous avez dû l’entendre très souvent. Mais d’ailleurs pourquoi est-elle si importante et si emblématique d’une mode plus responsable ? La réponse est toute simple : un vêtement qui dure longtemps pollue moins. D’abord, parce que vous n’avez pas besoin d’en racheter régulièrement (au jour 1 on a détaillé la pollution engendrée par l’industrie textile et la fabrication des vêtements). Ensuite, parce que « porter un vêtement trois mois de plus réduit de 10% son empreinte carbone, soit son impact sur le dérèglement climatique », rappelle Majdouline Sbai dans son livre « Toujours moins cher mais à quel prix ? Huit solutions pour une mode éthique ». On comprend donc pourquoi il faut acheter moins de vêtements. Et des vêtements de qualité, qui respectent la planète, les savoir-faire, les être humains et qui utilisent le moins de ressources possibles.

« Exigez la qualité, non seulement dans les produits que vous achetez, mais aussi dans la vie des personnes qui les ont fabriqués », dit très justement Orsola de Castro, l’une des figures de la mode durable, à l’origine du mouvement Fashion Revolution. « Dans le documentaire « The True Cost », réalisé par Andrew Morgan, on suit une ouvrière de Dacca, Shima Akhter, qui raconte qu’elle a commencé à travailler à 12 ans pour dix dollars par mois dans un atelier. On la voit conduire sa fillette dans sa famille en province car elle ne peut pas s’en occuper pendant qu’elle travaille, et expliquer en pleurant: « Les gens ne savent pas comme c’est dur, pour nous, de fabriquer ces vêtements. Je crois que ces vêtements sont fabriqués avec notre sang. » », rappelle cet article

Acheter des vêtements de mauvaise qualité revient ainsi à cautionner cette exploitation, le non respect des droits humains fondamentaux et à les remplacer très rapidement et régulièrement. C’est un cercle vicieux. 

Mais attention, ce n’est pas simplement la faute des consommatrices et consommateurs qui se tournent vers des vêtements de mauvaise qualité. Les marques ont une grande part de responsabilité. « Depuis 1960 la part des dépenses en textile et en habillement a diminué de moitié dans le budget des ménages français. En d’autres termes, on dépense deux fois moins pour s’habiller en 2009 qu’en 1960. Pourtant, le nombre de vêtements achetés, lui, a constamment augmenté jusqu’à atteindre 600 000 tonnes par an aujourd’hui. On achète donc davantage de vêtements, mais beaucoup moins cher », écrit Majdouline Sbai, et de continuer : « Les personnes achèteraient 60% de vêtements en plus qu’il y a quinze ans et les conserveraient deux fois moins longtemps ». 

Tous vos grands-parents vous le diront : à leur époque, on achetait peu de vêtements, on en prenait soin, ils étaient de très bonne qualité et ils duraient ainsi très longtemps.  Alors pour casser ce cercle infernal, on mise sur qualité des vêtements et notamment celle de nos basiques (jour 5). 

Comment reconnaît-on un vêtement de qualité ? Au jour 7, vous trouverez des détails sur les matières et les labels, mais je vais commencer par vous donner ici quelques conseils. D’abord, il faut savoir qu’aucune marque ne coche toutes les cases. Donc ne cherchez pas la marque éthique parfaite, elle n’existe pas. Et ne cherchez pas non plus à atteindre, du jour au lendemain, une consommation exemplaire, ça n’est pas possible : prenez le temps de vous renseigner, de digérer les informations et de changer progressivement votre façon d’acheter des vêtements. Sinon vous risquez de vous décourager.

Très rapidement, sur les matières, privilégiez les matières naturelles, biologiques, recyclées aux matières synthétiques. Quand on sait que le coton vient d’une plante et le polyester du pétrole, le choix s’impose assez vite. Mais pas de panique, je vous donne rendez-vous au jour 7 pour vous guider sur ce vaste sujet. Ensuite, repérer le lieu de fabrication. Un vêtement responsable, de qualité, doit être fabriqué dans de bonnes conditions sociales. Les marques éthiques privilégient certains pays comme la France, le Portugal, l’Espagne ou l’Italie (pour limiter l’empreinte carbone liée au transport et pour les bonnes conditions de travail normalement garanties). D’autres pays de fabrication, au contraire, peuvent semer le doute, comme le Bangladesh, le Pakistan, l’Inde, la Chine, le Cambodge, le Vietnam, la Bulgarie, la Roumanie, la Turquie, l’Ethiopie…. Attention je n’encourage pas au boycott de ces pays, qui font vivre des milliers d’ouvrières (des femmes dans l’immense majorité) et des ouvriers. Mais des labels permettent de garantir que personne ne souffre lors de la confection. Là encore, rendez-vous au jour 7 pour en savoir plus. 

Pour terminer, si vous cherchez des vêtements de qualité, vous pouvez commencer par écouter les épisodes du podcast. Toutes les marques interrogées remplissent au moins un critère environnemental et/ou social, sont transparentes et sincères sur leur démarche et leurs conditions de fabrication, et proposent des vêtements durables.  

Vous pouvez aussi jeter un oeil à la carte Mapstr Nouveau Modèle, téléchergeable gratuitement, pour trouver des boutiques de mode responsable. 

Sinon, voici une petite liste de marques non exhaustive pour trouver des vêtements de qualité :